Mesdames

Et oh Mesdames ! Pensez à vous ! Pensons à elles !

Il y a une chose qui m’impressionne à chaque fois quand je fais une consultation allaitement avec une jeune femme qui vient, donc, d’avoir un bébé : non seulement elle relativise, et accepte bien trop souvent à mon goût, la douleur qu’elle peut ressentir en allaitant* ; mais en plus, elle ne sait absolument pas où elle en est de sa santé de façon générale. Tout est très clair à ce sujet pendant sa grossesse pourtant après la naissance la nébuleuse est totale. Par exemple, si elle avait besoin de fer pendant la grossesse, elle ne poursuit pas forcément la prise après la naissance. Si elle devait faire attention à son alimentation pendant, rien ne lui est dit après. Elle réalise souvent lors de notre échange qu’elle n’a pas eu de bilan sanguin général après la naissance. On vérifie quand même la toxoplasmose quelques semaines plus tard s’il n’y avait pas d’immunité, pour être certain que bébé n’y a pas été exposé, mais c’est tout. En fait, tous les regards, y compris le sien, sont tournés vers la santé de bébé.

Mamans en forme pour bébé en forme

A mon sens, ce calcul n’est pas forcément le bon. Évidemment qu’un nourrisson en bonne santé est primordial. Mais qui va s’occuper principalement de lui ? Qui a sollicité de façon extrême son corps pendant plusieurs mois pour porter la vie ? Qui a réalisé un marathon éprouvant, sans forcément de préparation physique préalable, pour donner la vie ? Qui va puiser une fois encore dans ses ressources physiques pour nourrir son enfant, répondre à ses besoins, être à son écoute ? La mère. Encore et toujours la mère.

Vous me direz qu’un mois après la naissance il y a une visite chez le médecin ou la sage-femme qui va peser et mesurer… le bébé ! Bref, si d’elle-même la femme ne décide pas de prendre soin d’elle, en se préoccupant par exemple de sa rééducation périnéale, de prendre des vitamines pour booster son énergie, ses défenses immunitaires, à ma connaissances rien ne lui est proposé « en routine ».

Ne serait-il pas temps que cela change ???

Je parlais plus haut de « mauvais calcul », mais en y réfléchissant, peut-être qu’en fait il s’agit bien d’un problème de calculs : en routine, sur toutes les femmes, ces examens coûtent probablement chers. Sauf que sur du long terme, la société n’aurait-elle pas tout à gagner d’avoir des femmes en pleine possession de leurs capacités tant physiques, psychiques, qu’émotionnelles après leur maternité ? Je laisse la question ouverte…

*Je ne le répéterai jamais assez : il n’est pas normal qu’allaiter fasse mal. On cherchera toujours une solution même si celle-ci ne sera pas immédiate et évidente à trouver. Mais arrêtons d’ancrer dans la tête de toutes les femmes qu’il est NORMAL d’avoir mal au cours du premier mois d’allaitement.

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